Devenir Écrivain-e en France ?
Il se dit que la France compte plus d’écrivains que de lecteurs. Cette réalité ajoutée à un contexte sanitaire et social des plus compliqués explique la difficulté grandissante pour trouver un éditeur. Attention, j’entends par là, un éditeur sérieux.
Une seconde réalité prouve également que pour taper dans l’œil d’un pro, il faut une once de chance. Sur l’ensemble des manuscrits envoyés, 99% terminent à la poubelle. La littérature est un monde impitoyable. Il faut en être conscient et l’accepter, c’est le jeu. C’est donc pour cela qu’il est indispensable de mettre toutes tes chances de ton côté quand tu envoies ton roman.
Beaucoup de candidats, peu d’élus.
Mon expérience
En cinq ans, j’ai réussi à décrocher des publications dans quatre maisons sérieuses : Cyplog, Tabou, les éditions Addictives, Harlequin, à présent je vis de mes romans et je n’ai jamais été si libre et heureuse. Accomplie. Je ne prétends pas tout connaître et ne t’affirme pas qu’en suivant mes conseils tu décrocheras le Graal, à savoir un contrat d’édition pour ton livre, néanmoins, je souhaite partager avec toi mon expérience et te livrer quelques astuces de base.
Tu trouveras également dans cet article une liste (non exhaustive) de maisons d’édition.
Voici donc quelques suggestions avant d’envoyer ton livre à un professionnel.
Terminer le roman.
Oui, ça peut paraître idiot, mais combien d’auteurs pensent qu’en soumettant une histoire inachevée, ils pourront obtenir l’attention d’un professionnel. Tu ne parviendras qu’à décorer sa corbeille et à lui faire perdre son temps, ce qui est très mal vu dans cette profession overbookée (sauf sur un malentendu, on ne sait jamais, comme dirait Jean-Claude, mais ne rêve pas trop).
Donc, la première chose à s’assurer avant tout est que ton roman possède bien un début, un corps et une fin. S’il s’agit d’une saga ou d’une série en plusieurs tomes, sache que certaines maisons demandent l’entièreté des écrits, d’autres seulement un synopsis (à vérifier dans les conditions sur leur site). Dans tous les cas, il te faudra avoir tramé l’ensemble de ton histoire.
Relectures et corrections.
Une fois le point final posé, le vrai travail commence.
En ce qui me concerne, la création en elle-même est toujours la partie de plaisir. Même si cette tache de relecture t’épouvante, il te faudra en passer par là.
Je sais… l’impatience de soumettre ton bébé est telle que tu as envie de survoler cette étape.
MAIS NON ! STOP !
Pose-toi et prends le temps de respirer.
Il serait dommage que ton roman passe à la trappe pour de simples soucis d’orthographe ou de mise en page. Beaucoup conseillent de laisser reposer pendant quelques jours, voire plusieurs semaines afin d’avoir un œil neuf lors de la relecture. OK, mais perso, je suis trop impatiente. La solution est alors de prendre ce que l’on appelle des bêta-lecteurs, des personnes qui lisent ton œuvre achevée, ou des alpha-lecteurs, le même principe sauf qu’ils lisent au fur et à mesure de ton avancée ; utile en cas de doutes, page blanche ou manque de motivation.
Choisis-les sévères !
Évite tes proches, ne compte pas sur leur objectivité (sauf exceptions), ils te caresseront dans le sens du poil et ce n’est définitivement pas ce que tu recherches (ou ce dont tu as besoin). Il existe des groupes Facebook où tu pourras poster une annonce et dénicher la perle rare.
À cette étape, tu ranges ton ego et tu acceptes de prendre des coups de pied aux fesses !
Oublie les « J’adore » ou les « Trop bien ce que t’écris, t’es la best des écrivains« , non… inutile. En revanche, prends les « Là, j’ai pas compris, éclaircis » ou « ça manque d’émotions » ou… « Bon sang, c’est trop cliché, refais-moi ça ! ».
Si tu n’es pas capable de digérer les remarques de ce genre, oublie la publication chez un éditeur. Ils ne sont pas là pour te caresser dans le sens du poil, mais bien pour sublimer ton œuvre.
Mon outil préféré pour les corrections est et restera le logiciel Antidote. Une perle (qui ne remplacera jamais l’œil humain, mais qui te permettra de préparer un manuscrit propre). Il déniche les fautes d’orthographes, de grammaires, de ponctuation, il vérifie la typo et relève les répétitions. C’est un investissement, OK, toutefois, je le recommande à tous ceux qui souhaitent faire de l’écriture leur métier. Un indispensable. Il existe d’autres outils gratuits, mais beaucoup moins efficaces.
Mon ultime conseil pour cette phase : lis, relis et re-relis.
Choisir sa maison d’édition.
Je mets ce point volontairement avant la mise en page. En effet, selon l’éditeur choisi, il aura des exigences différentes à ce niveau.
Ton bébé est à présent terminé et peaufiné, tes bêta-lecteurs t’ont dit « OK, lance-toi » et tu es prêt(e) psychologiquement (à peu près) à devoir patienter 6 mois pour encaisser des NON.
Parfait, te voilà en phase de soumettre ton manuscrit.
Pour débuter, le plus simple est l’ami Google : éditeur Romance/éditeur SFFF/éditeur thriller, etc. De nos jours, tous les éditeurs sérieux (et même les pas sérieux) possèdent un site Internet.
Tu peux également trouver de super conseils sur les forums spécialisés et sur les groupes Facebook.
Tu as également la solution d’aller te promener en magasins et de regarder les maisons présentes en rayon. A savoir que ceux-là sont les plus gros et donc, les plus inaccessibles. Mais encore une fois… sur un malentendu, etc.
Bon, aujourd’hui, tu as de la chance, j’ai réuni mes propres recherches dans le document mis à disposition en téléchargement sur ce billet. C’est par ici : liste de maisons d’édition.
Indispensable : vérifie la ligne éditoriale de chacun des éditeurs que tu souhaites démarcher !
Envoyer une histoire d’amour contemporaine à un éditeur qui recherche de la littérature de l’Imaginaire fera perdre du temps à toi ET à lui (et éventuellement au pauvre stagiaire chargé du premier tri). Inutile donc. Check les romans qu’ils proposent, lis leur présentation et déniche la page de Soumission manuscrit ou Contact. C’est souvent à cet endroit que tu trouveras toutes leurs conditions et souvent un formulaire. Ils te diront s’ils prennent les manuscrits en papier/numérique, par formulaire ou mail, et tu sauras si ils demandent de joindre un résumé, un synopsis ou autre. Dans tous les cas, mets une jolie lettre d’accompagnement où tu te présentes (de manière sympa et originale, c’est mieux) et où tu parles un peu de tes motivations et de ton roman. Pas trop longue, il ne faudrait quand même pas ennuyer l’éditeur dès les premières minutes.
ATTENTION : assure-toi que celui que tu vises n’est pas un éditeur à compte d’auteur, mais bien un à compte d’éditeur. La différence ? Facile. Le premier te demandera des sous, tu es le client. Il usera de n’importe quel argument (participation/achat d’exemplaires/maquette/etc.) pour vider ta bourse. Celui-là te répondra en quelques jours et te donnera l’impression d’avoir pondu le prochain bestseller… FUIS.
Dans le doute, tape dans la recherche Google (encore lui, oui, c’est mon meilleur ami avec Antidote) « avis + nom de la maison » et tu auras toutes les infos. Cela prend 30 secondes et t’informera des dangers. Leur contrat donne souvent envie, mais il faut lire entre les lignes. J’ai connu (et connais encore) énormément d’auteurs débutants vivre un cauchemar. Alors, méfiance.
Un vrai éditeur digne de ce nom ne demande JAMAIS d’argent
Et c’est donc là que l’on passe au point suivant.
La mise en page
L’ultime phase : respecter les consignes de chaque maison d’édition, et s’il n’y en pas, rendre parfait son manuscrit.
Si consignes : respecte à la lettre les instructions, c’est la première chose que le professionnel vérifiera afin de voir si tu as pris le temps d’aller sur son site lire ses conditions. Sans cela, c’est corbeille (oui encore).
Si pas de consigne : Inutile de faire du zèle et de jolies lettres ou une police alambiquée. Cela ne ferait que te desservir. Un manuscrit de qualité est un manuscrit simple et propre. Une police de base comme Times New Roman suffit, pas de fautes ni de trop nombreuses répétitions. J’aime bien bosser sur du Georgia, mais c’est un choix personnel.
Une taille de 12 avec des espaces interlignes à 1,5 permet une lecture confortable.
Pense à justifier ton texte, c’est indispensable, et à décaler ton texte à chaque début de paragraphe (0,5 cm).
Mets ton titre et les titres de chapitre en plus gros, souligne si tu le souhaites.
J’effectue toujours un saut de page à la fin de chaque chapitre pour éviter de remettre en forme quand je retouche au moment des corrections.
Pense bien à noter tes nom, prénom et coordonnées sur le document.
Je ne m’étalerai pas plus sur la mise en page, ce n’est pas le sujet de ce poste, mais je ferai peut-être un billet dans le futur.
Patienter.
Cela paraît évident, mais quand tu le vivras, tu réaliseras que c’est très long. Certaines maisons mettent plusieurs moi à répondre QUAND ils répondent. Les plus sollicités n’ont pas le temps de donner leur réponse à chaque auteur qui les démarche. C’est compréhensible, ils reçoivent des montagnes de manuscrit chaque jour.
La moyenne de retour tourne autour de deux mois.
Parfois, un éditeur peut avoir le coup de foudre pour un ouvrage et rappeler une semaine après réception. Cela fait chaud au cœur et si ça t’arrive, c’est formidable, néanmoins, ça reste rare. En général, le roman est réceptionné pour un premier tri puis envoyé en comité de lecture. Là, il faudra déjà une à deux semaines pour que les lecteurs fassent leur retour. Ensuite, si les avis sont positifs, un(e) éditeur(rice) ou plusieurs le liront à leur tour. Et s’il y a un doute, ce sera le(la) directeur(trice) qui jettera aussi un coup d’œil. Et tout cela sans compter les vacances/congés/aléas de la vie. Alors, tu comprends bien que ce processus peut s’avérer long surtout que tu n’es pas leur seul roman en soumission.
Prends ton mal en patience, démarre un autre projet, fais de la méditation, mange (pas trop), bing watch sur Netflix, emmerde ton ou ta chéri(e), mets toi au sport, bref ne reste pas sur place à tourner en rond, je te jure que tu y laisseras ta santé (et tes ongles).
Tu peux éventuellement relancer au bout de deux mois, mais n’abuse pas, le harcèlement d’éditeur est très mal perçu. Faire un sit-in devant sa porte également.
Tu arrives à présent au bout de cet article, j’ajoute en pièce jointe, comme promis, la liste de maisons d’édition à télécharger. Tu y trouveras le lien de soumission et quelques infos afin de faciliter ta recherche.
N’hésite pas à partager mon petit poste si tu penses qu’il peut soutenir des auteurs que tu connais.
En espérant que mes conseils t’aideront et que tu toucheras du bout des doigts ton rêve d’écriture et que ton ou tes livres verront le jour. Surtout, accroche-toi encore plus fort qu’une moule à son rocher ! Pugnacité et travail sont les clés de la réussite. On provoque la chance et même s’il y a des facteurs aléatoires, insister et se perfectionner te mènera droit sur le chemin du succès.
Si j’ai pu le faire, alors, tu le peux.
Vis tes rêves, rêve ta vie.
Amicalement,
Anna
Bonjour j ai écrit un livre ou du moins ça s apparente a un livre . Je me demande dans quel catégorie il pourrait exister. C est un peu un carnet de voyage . Une biographie . Une expression de penser et réflexion suite à un amour perdu et suite à l expérience d une comotion cérébrale .
Bonjour,
Je pense à récit de vie pour votre oeuvre.
Bonjour Anna. Je suis tombée sur ton blog en cherchant une liste de ME spécialisées en romance. Merci pour cet article fort intéressant 🙂
Line White.
Avec plaisir merci ♥
Bonjour Anna
Merci pour tous ces points,que sont les obstacles que devra franchir le nouvel auteur.Je vais suivre ton conseil sur les bonnes M.E….et prendre patience
Bon courage ♥
Bonjour Anna,
Déjà, merci énormément pour ton post parce qu’il m’a aidé à comprendre plusieurs points !
Cependant, j’ai une question :
Dans mon manuscrit, une grande partie est écrite au format SMS entre les deux personnages principaux, et ensuite entre leurs amis. S’ajoutant à ce fait, l’un d’eux écrit majoritairement en abréviations de messages (telles que « dcp = du coup », pls = plusieurs, ou autres), tandis que l’autre utilise des emojis de type smileys.
Ce style, écrit ainsi dans les messages SMS, a une très grande importance dans mon manuscrit, car les personnages en débattent entre eux, et cela fait partie de leurs personnalités. Donc ma question :
Je me demandais si une maison d’édition, quelle qu’elle soit, accepterait ce genre d’écrit ? Parce que je me rends bien compte que cela peut peut-être s’avérer problématique…
En tout cas, merci de ta réponse, et de ton post encore une fois !
Bonjour,
Je ne pense pas que ce soit un obstacle du moment que c’est cohérent avec ton histoire.
Ecris comme tu le sens, et si jamais une maison veut de ton livre, elle te dira si ça les dérange. Et tu pourras retravailler avec eux.
Amicalement,
Anna ♥